Le Sénat met un coup d’arrêt à la modification des seuils de TVA pour les auto-entrepreneurs
Le 23 octobre 2025, le Sénat a adopté un texte important qui vise à maintenir le cadre fiscal actuel des micro-entrepreneurs en annulant l’abaissement des seuils de chiffre d’affaires pour l’exonération de TVA. Pendant plusieurs mois, ce projet de loi a suscité de vives inquiétudes au sein de la communauté des auto-entrepreneurs, inquiets pour leur avenir face à une réforme jugée brusque et mal préparée. L’amendement, qui aurait abaissé les seuils de 37 500 et 85 000 euros à un seuil unique de 25 000 euros, a été largement contesté, mettant en lumière les tensions entre le gouvernement et les représentants des petites entreprises. Cette analyse explore les implications de cette décision, les débats entourant cette réforme de la fiscalité et l’avenir des micro-entreprises en France.
Les raisons de l’abrogation des nouveaux seuils de TVA
Le projet d’abaissement des seuils de chiffre d’affaires stipulait que les auto-entrepreneurs devraient commencer à payer la TVA dès qu’ils atteindraient un revenu de 25 000 euros. Cette mesure avait pour but d’alléger la fiscalité pour le budget de l’État, dans un contexte de contraintes budgétaires, mais elle a rencontré une forte opposition. Plus de 200 000 entreprises risquaient d’être touchées par une telle réforme. Avec le soutien de plus de 100 000 signatures sur une pétition, les parlementaires ont réagi en déclenchant des concertations pour évaluer l’impact de cette réforme sur le terrain.

Les conséquences pour les auto-entrepreneurs
Pour les auto-entrepreneurs, le maintien des seuils d’exonération actuels permet de conserver une structure simple et avantageuse. Nombre d’entre eux considèrent cette réforme comme une menace à leur activité, qui repose sur la simplicité d’un régime simplifié. En ne devant pas facturer la TVA, ces micro-entrepreneurs peuvent proposer des tarifs plus compétitifs et gagner des clients qui, sinon, pourraient se tourner vers des entreprises déjà assujetties à la TVA.
Le rôle du Parlement et la réaction du gouvernement
Le vote à l’unanimité du Sénat témoigne de la prise en compte des préoccupations des auto-entrepreneurs. La pression exercée par les mobilisations et les pétitions a révélé une fracture entre les attentes des petites entreprises et les décisions gouvernementales. La loi de finances, qui portait une réforme mal accueillie, a donc été suspendue en réaction à cette opposition. Le refinancement des seuils d’exonération de TVA est désormais en discussion pour la loi de finances 2026, apportant incertitude et espoir dans le milieu des micro-entrepreneurs.
Les amendements adoptés
Lors des débats, plusieurs amendements ont été introduits pour ajuster les propositions du gouvernement. Par exemple, certains élus ont plaidé pour un relèvement du plafond d’exonération. Les amendements adoptés visent à garantir que les conditions d’exonération soient perçues comme justes et adaptées à la réalité économique des auto-entrepreneurs. De nombreux acteurs du secteur soutiennent que cette résilience face au risque de nouvelles mesures devrait également se traduire par une consultation plus ouverte à l’avenir, afin d’aboutir à des lois qui tiennent compte de la réalité sur le terrain.
Perspectives d’avenir pour les auto-entrepreneurs
Toutefois, l’avenir des auto-entrepreneurs en France reste incertain. La question des seuils d’exonération de TVA ne sera pas définitivement réglée tant que de nouveaux amendements de loi ne seront pas établis. La communauté des micro-entrepreneurs, s’inquiétant des menaces d’un abaissement des seuils, doit rester vigilante. D’un autre côté, les retours d’expérience des derniers mois pourraient bien accéder à une meilleure prise en compte de leurs défis. Avec l’abolition des réformes proposées, de nouvelles discussions pourraient mener à des solutions plus adaptées aux besoins réels de la réalité entrepreneuriale.
L’importance d’une fiscalité stable
La stabilité de la fiscalité est essentielle pour les auto-entrepreneurs, qui souvent gèrent des activités à petite échelle. Toute modification brusque de la législation fiscale peut perturber leur planification financière et leur croissance. La pérennité des seuils d’exonération de TVA garantit un environnement propice aux affaires. Cela offre aussi une plus grande sécurité aux auto-entrepreneurs pour investir dans leurs activités et répondre à la demande croissante de produits et services. Maintenir ce cadre fiscal est crucial pour inciter de nouveaux entrepreneurs à se lancer, tout en permettant à ceux déjà établis de se développer.
Analyse des impacts économiques
À la lumière des débats récents, un tableau des différents seuils d’exonération et de leurs implications économiques souligne l’importance de ce sujet pour l’ensemble des micro-entrepreneurs. Le tableau ci-dessous met en relief les seuils pratiqués avant et après la réforme proposée :
| Type d’activité | Seuil avant réforme | Seuil proposé | Impact potentiel |
|---|---|---|---|
| Prestations de services | 37 500 € | 25 000 € | Augmentation de la charge fiscale pour 200 000 entreprises |
| Vente de biens | 85 000 € | 25 000 € | Risque de non-conformité pour de nombreuses petites entreprises |

Il est également pertinent d’analyser les impacts collatéraux que cette réforme aurait eu sur les auto-entrepreneurs. Outre la potentielle hausse des tarifs pour les consommateurs, une telle politique aurait pu inciter certains micro-entrepreneurs à quitter leurs activités.
Stratégies pour l’avenir des auto-entrepreneurs
En continuité avec les enjeux de la fiscalité, il est primordial que les acteurs institutionnels et les représentants d’auto-entrepreneurs travaillent ensemble pour éviter toute distorsion. La mise en place de débats réguliers entre le gouvernement et les entrepreneurs pourrait permettre d’anticiper les réformes avant qu’elles ne soient imposées unilatéralement. Le collectif des auto-entrepreneurs devrait également renforcer sa communication et sa mobilisation afin d’être en mesure d’influencer positivement le cadre législatif et fiscal qui les concerne directement.
Les discussions autour de la TVA et des seuils de chiffre d’affaires illustrent les défis auxquels les auto-entrepreneurs doivent faire face. En tant qu’acteurs essentiels de l’économie, il est vital que leur voix soit entendue pour établir un environnement fiscal juste et équilibré.
